OU APPRENDRE LE PARAMOTEUR: http://www.interpc.fr/jetpocket/index.htm En arrivant à Chantelle le samedi matin à 9 heures nous nous apprêtions à sortir nos stylos et nos papiers pour prendre des notes . Accessoires bien inutiles car 1/4 d 'heure plus tard nous étions en train d'arpenter le terrain de haut en bas ...à gonfler cette foutue voile et essayer de voir si par hasard il ne serait pas possible de faire un petit vol de quelques mètres . Après quelques heures de féroce entraînement nous voilà maintenant au sommet du site international de Chantelle avec un dénivelé d ' au moins trente mètres ! C'est parti , contrôle de la voile des suspentes , contrôle accrochage , pré-gonflage , re-positionnement , tout est prêt ; vent de face 8 km/heures environ les poignées de frein et les avants dans les mains on guette le bon moment ; nez au vent c 'est le départ tout se passe très vite la voile se gonfle se lève et vous fait reculer un peu puis maintenant elle se trouve au dessus de vous , on crapahute on lâche les avants mais vous vous sentez soulever et il est difficile de prendre de la vitesse heureusement une main secourable vous aide à prendre l 'élan et ZOOM c ' est parti . Oui ça vole ; punaise (j'allais dire autre chose ) ça vole pour de bon ; un léger virage à gauche puis à droite ; j'ai bien failli au décollage m'asseoir trop tôt et me râper les fesses un bon coup , le sol se rapproche les mains tirent très légèrement sur les freins pour se situer au sommet de la courbe dite "polaire" ; puis à 1.5 mètre les freins sont abaissés à fond les pieds touchent le sol pas plus vite que lorsqu'on descend un escalier la voile reste encore deux ou trois secondes en l'air puis retombe doucement sur le coté . "Crotte on est déjà arrivé !!!" deux jours plus tard treuillage : comme d ' habitude contrôle voile , radio , pré-tension du câble de treuillage , puis on lève les bras tout en tenant les freins et les avants pour donner l'ordre de départ et là , presque pas le temps de courir ça grimpe sec le sol s 'éloigne rapidement on guette le petit coussin rouge de largage car il ne faut pas dépasser le véhicule qui vous treuil ; larguer ! On lâche le frein flûte ! Est ce que l'on pourra le rattraper ? l 'urgent est de tirer ce fichu coussin rouge Hop c 'est fait , le câble retombe , on est seul maître à bord ; le vol est tout de même plus long toujours pas d ' impression de vertige et dire que je fais dans ma culotte à partir du 4 eme étage ! Il faut dire que les matins les courbatures sont au rendez vous et nous nous demandons si on ne va pas terminer le stage sur une civière ; demain c ' est le grand jour . Ca va pétarader ! Après une soirées mémorable sur laquelle je ne m ' attarderai pas nous voilà arrivé au jour fatidique ; il fait toujours aussi chaud 5 degrés ! ... Tout est prêt , 4 élèves au total dont 2 jeunes femmes et oui ! trois paramoteurs sont là ;Après avoir implorer Notre Dame du bon secoure , surgisses quelques difficultés au gonflage car la fatigue des trois jours précédents se fait sentir . Le vent est favorable la manche à air stable le moteur tourne au ralenti puis c' est le départ on gonfle la voile elle passe au-dessus de notre tète dans les écouteurs un grosse voix : lâches les avants accélères , la voile nous soulage du poids du moteur mais on court toujours sans forcer car maintenant le moteur pousse très fort ATTENTION LES AMIS IL NE FAUT PAS ENCORE S'ASSEOIR car ça pourrait bien redescendre et râper les fesses un bon coup , une rafale de vent est si vite arrivée ; ET C'EST PARTI mais pas comme en 14 car à cette époque ils ne connaissaient le paramoteur ! Les pauvres ! Très grosse impression de liberté ; au début on a tendance à vouloir faire du rase-mottes mais attention au ras-fesses on en a que deux . Le stage se déroula sans aucun problème excepté le froid et la fatigue vers la fin . Il faut maintenant passer l ' épreuve théorique pour avoir la licence et pouvoir voler de ses propre ailes ( au sens réel du terme ) ; 2 mois à bosser le bouquin des ULM à naviguer de stratus au cumulonimbus à s ' entraîner à répondre aux questions pièges ; bref tout s 'est bien passé .Le jour où le district aéronautique de Lyon me fit parvenir une lettre du style nous avons le plaisir de ... ce jour là j ' ai su que mon compte en banque allait en prendre un coup ; ayant fait le tour des 5 ou 6 constructeurs et des voiles utilisables avec ce genre de machine le choix fut porté sur une XP 85/100 de custum sail pour sa stabilité et un must de Air Plum pour sa puissance et son très faible bruit ; La route fut assez longue entre le moment où le stage eu lieu , les examens furent passés , la commande fut faite , la voile fut immatriculée , le moteur fut ramené flambant neuf à la maison , l ' assurance fut prise et le terrain fut trouvé ! Ne nous décourageons pas . Le jour H est arrivé ; sur le terrain de saint Chamont il fait beau mais il s'est écoulé 4 à 5 mois depuis le stage ; le vent est au mieux le réservoir est à moitié rempli . Une personne arrive alors en courant et se présente ; bonjour je m'appelle xxx je suis ambulancier de métier et dès que mon ami barman de l'aérodrome m'a prévenu qu'il y avait 2 paramotoristes procédant à leurs essais je me suis précipité car je suis paramotoriste aussi . Ouf !!!!! . Nous voila rassurés en quelque sorte ; Je démarre le moteur pour le faire chauffer un peu car les essais montrent qu'il faut le faire tourner 3 à 4 minutes avant le décollage puis je l'arrête pour éviter les premières fois de prendre les suspentes dans l'hélice on ne sait jamais bref , après un pré-gonflage et la visite pré-vol je me retrouve debout avec l'engin sur le dos , une collègue me le remet en route puis s ' esquive rapidement la voile se gonfle puis .... non ça ne décolle pas ! A la huitième tentative je baisse les bras retour au bercail tout penaud et la queue basse . Mon épouse croyant ma dernière heure venue m'avait filmer ; après passage de la vidéo il s'avère que les freins malgré les bras hauts au décollage étaient encore actifs . Modification de la longueur dans les règles de l'art + 20 cm .1 mois plus tard deuxième essai (je n'ai toujours pas convoqué la presse ni les médiats) avec des freins adéquates ça ne décolle pas mieux ! Dur dur ! d'autant plus que ce jour là j'ai vu de mes yeux vu ma collègue décoller du premier coup . La vidéo vient encore à mon secours ; Qu'est ce qui peut bien "merder" ? Il s 'avère également que le paramoteur semble vraiment silencieux et pour cause . Lorsque on achète un matériel neuf on ose pas accélérer et on cour comme une bête pour gonfler cette foutue voile et la faire avancer ; Troisième essais : nous sommes en juillet il est 10 heures 30 du matin les freins sont ok le terrain est en descente le vent de face une amie se trouve en face de moi à 100 mètres prête à se jeter à plat ventre pour éviter la collision au cas où ça parte car on peut toujours rêver (j'ai bien dit à plat ventre et pas sur le dos) bien qu ' il s'agisse bien d'une tentative pour s ' envoyer en l'air , ses bras sont tendus à l'horizontal ( tendrement comme pour ... ) car nous avons convenu du code suivant: Bras horizontaux ok pour départ . Bras haut vas y la voile est gonflée mets la gomme . Bras bas coupe tout ça "merde" je vais te ramasser à la petite cuillère . Moment crucial c'est parti tout se passe très très vite cette fois la voile se gonfle la poignée d 'accélérateur est enfoncée au deux tiers après quelques pas les avants sont lâchés , tout à coup le sol s ' éloigne je suis déjà à 10 mètres d 'altitude vraiment tout seul à bord ; je comprends effectivement qu'il fallait ne pas avoir peur d'accélérer ; le moteur maintenant tourne au tiers de sa puissance et je suis à 70 mètres en palier ; il faut que je grimpe plus haut car dans le bouquin ils ont dit 150 mètres et j ' entends encore notre moniteur nous dire "plus haut vous êtes en sécurité" alors je grimpe ; mon épouse saute dans la voiture pour me suivre car nous avons convenu d 'un trajet ; je coupe à travers champs c ' est "dantesque" que dis-je "parapentesque" je ne trouve plus les mots d ' ailleurs je ne les cherches plus mais en bas ça ne suit pas je suis obligé de rebrousser chemin , enfin la voilà ; comment un paramoteur peut il aller plus vite (malgré ces 35 km heure) , qu'une voiture à travers la campagne ? Ce paysage de campagne je le connais depuis que je suis né mais je ne l'avais jamais vu d'en haut ; tout est fabuleux je survole un petit étang les grenouilles sautent dans l 'eau les cultivateurs du coin arrêtent leurs tracteurs sur les petites routes les voitures s'arrêtent également pour regarder passer la bête ceux qui sont au sol font de grands signes les enfants prennent leurs vélos pour voir où je vais mais ils sont très vite distancés je fais le tour du village voisin les freins sont plus durs à tirer que lorsque le parapente est utilisé seul et le rayon de braquage est plus grand car au début aime bien rester dans le domaine normale de vol voici quelques impressions et conseils de débutant à débutants conseils qui viennent se rajouter à ceux du moniteur . - Contrôler si les freins sont à la bonne longueur sinon la voile ne montera pas lors du gonflage - Sur un gros paramoteur avec une hélice 4 pales au début on a un peut peur d 'accélérer car il faut bien dire que lorsque la machine gronde pour la première fois on a un peu les foins ; autant pour le matériel que pour soit même . Sur un paramoteur école d une poussée de 50 kg on est au maximum au décollage alors si vous disposez d'un must de chez Air Plum qui lui a une poussée de 70 kg il faudra être au 2/3 de la puissance et non pas comme je le faisais au début au 1/4 ; - Au décollage attention à la portance ; un paramoteur qui vous fait grimper à 20 ou 30 degrés en hiver par un température de 5 degrés risque de vous traîner à ras les pâquerettes sur 100 mètres si ce n'est pas plus en été par 25 à 28 degrés . Donc ne vous asseyez pas tout de suite tant que vous ne serez pas au moins à 10 mètres d'altitude . - Lorsque j ' ai acheté le grand modèle qui fait 32 kg avec la sellette je l'ai trouvé assez lourd c'est vrai mais malgré mes 70 kg tout nu il fallait bien ce modèle car il est exacte que cette machine grâce à sa puissance et ses 4 pales vous laisse une bonne marge pour franchir les obstacles je peux vous dire que ça n 'est pas négligeable car si vous êtes chaque fois obligé de tourner en rond ou choper une pompe pour prendre de l ' altitude dans le but de sauter par dessus un bois vous vous apercevrez vite que ça pourrait être plus agréable d ' y aller directement avec un coup d ' accélérateur d une part , d ' autre part les 4 pales avec démultiplication font très peut de bruit par rapport à beaucoup d'autres engins et vous permettent de n 'avoir aucun problème d ' oreilles qui siffle lorsque vous remettez les pieds sur terre . Si la puissance de votre paramoteur est trop faible vous aurez des problèmes l'été pour décoller simplement par manque de puissance (moins bonne portance l ' été oblige) , avec une machine plus puissante vous parviendrez à décoller dans les mêmes conditions mais en plus dans une montée car le vent n'est pas toujours " bien tourné " ; - Pour décoller avec une machine lourde ne racontez pas votre vie avant de partir avec le moteur dans le dos ; dès que vous êtes debout il faut partir dans la minute qui suit ; - Lorsque en vol si on accélère par à-coup on sent très bien le couple moteur qui a tendance à vous faire pivoter en sens inverse de l'hélice ; - Au début éviter de tourner à gauche fortement on risque le décrochage si on y va fort ; quand au virage à droite il se négocie bien plus facilement mais au début il vaut bien mieux aller tout droit et ne tourner que lorsque l'on est en palier . - Les freins sont beaucoup plus durs à tirer en paramoteur qu'en parapente seul . - Ne pas chercher à tourner à la sellette sur un paramoteur à accrochage haut car ça ne peut pas tourner c ' est d 'ailleurs un avantage car si l ' accrochage de la voile est bas le couple moteur se fait beaucoup plus sentir ( c ' est l ' histoire du bateau qui tourne autour de son hélice ) . - Quand le vent est de face pas de problème pour l'atterrissage mais si la manche à air se retrouve en position verticale ( pas un quart de poile de vent ) et si vous avez volé longtemps sortez de votre siège à 20 mètres et dégourdissez vous les jambes sinon vous risquez d'avoir le même problème que lorsqu'on sort d'une piscine après avoir nager longtemps ; vos jambes ne vous porteront plus avec les 35 kg que vous aurez sur le dos ; vous descendrez à 1.6 mètres seconde vous aurez peur pour le "matos" : j ' ai résolu ce cas de figure en faisant ce qu'il ne faut en principe pas faire c'est à dire en laissant le moteur en route pour redonner un peu de vitesse et tirer les freins à 2 mètres environ le moteur est alors arrêté lorsque le pied touche terre , on en a le temps car la voile reste souvent encore 1 à 2 secondes en l'air . - Un détail d ' importance lorsque le vent est correct ou un peu fort on oublie très vite de se retourner à l'atterrissage ce qui a pour effet de se laisser entraîner par le vent et de tomber à la renverse . - Autre constatation : dans les zones contrôlées il semble que les pilotes militaires ne respectent pas tellement les altitudes ; résultat j ' ai vu passer des mirages à moins de 300 mètres au dessus des villages et de la campagne alors que la zone contrôlée se trouvait à 900 mètres ; conclusion si vous ne voulez pas affronter le souffle de ces kamikazes du rase-mottes et bien sachez qu'ils ne descendent guère plus bas alors comme vous ne pouvez pas passer au dessus d ' eux , passez largement en dessous ou restez coucher chez vous à siroter une orange pressée pendant que votre femme vous gratte le dos . Sur le livret donné avec les 5 cartes au 1/200000 , il est écrit que les week-end et jours fériés ce sont eux qui restent couchés et les zones sont souvent désactivées . - Il y a encore une bonne tartine à dire sur ce sport mais ce n ' est pas mon rôle car les moniteurs en parlent beaucoup plus savamment ; ce n ' est là que l'expérience d un débutant . Bruno |